Canton de Béthune : Delannoy et Delbart, élus avec 55,66 %, face au FN, ont su rattraper leur retard

 

En position inconfortable à l’issue du premier tour, alors devancé par le FN, et pas très loin devant la droite « classique », le tandem Alain Delannoy et Nathalie Delbart a remarquablement tiré son épingle du jeu, en profitant massivement du report de voix. La victoire est au bout, avec 55,66 %.


Alain Delannoy a écouté le résultat final à Béthune, avant de repartir à Lapugnoy, commune dont il est maire.

C’est un résultat relativement conforme à ses prévisions. Alain Delannoy avait estimé pouvoir recueillir environ 55 % des voix à l’issue du second tour. C’était confirmé, à l’énoncé des résultats : 55,66 %. Des sourires, quelques applaudissements, pas d’effusion de joie. La bataille a été serrée. « On est allés chercher voix par voix », commentait Nathalie Delbart. « On s’est interrogés, on n’a rien pris à la légère », signale un Alain Demannoy « très heureux ».

La participation évolue peu : elle passe de 46,74 % à 47,84 % (342 votants de plus). Ce n’est pas sur la mobilisation des abstentionnistes que le scrutin s’est joué. Où allait se déverser le réservoir de voix des battus du premier tour ? Pour mémoire, le binôme de droite Callet-Cordonnier avait recueilli 21,34 % (2 953 voix) et les autres sensibilités, à gauche, totalisaient, en cumul, 2367voix.

Delannoy et Delbart doublent le nombre de suffrages

En proportion, face à son adversaire frontiste, le binôme de gauche a remarquablement récupéré son retard, et fait plus que doubler le nombre de suffrages recueillis d’un tour à l’autre : Delannoy et Delbart totalisent 7 488 voix (+103 % par rapport au 1er tour), quand Pajot et Titrent amassent 23 % de plus (5 964 contre 4 845). Un front républicain s’est formé. Pas de quoi entamer le moral du FN Ludovic Pajot : « Déjà, faire 31 % à Béthune et 35 % dans le canton au 1er tour, c’est une victoire. En 2011, au 2e tour, nous faisions 35 %. On a pris dix points ». En tête au 1er tour à Annezin, à Béthune, Chocques, Labeuvrière et Vendin-lès-Béthune, les frontistes ne conservent leur position dominante qu’à Chocques, au 2e tour (54,92 %).

À Béthune, coup de barre à gauche, où Delannoy et Delbart récoltent 59,05 %. C’est la deuxième commune la plus « pro Delannoy-Delbart » dans le canton, après Oblinghem (61,1 %). « Le FN est contenu à Béthune », remarque Pierre-Emmanuel Gibson. Aucun bureau de vote béthunois n’a préféré le binôme FN. Olivier Gacquerre, lui, signale que « beaucoup de gens de droite ont fait le choix de la République. Ce n’est pas un blanc-seing donné à la gauche. » Le vote FN interpelle quand même le maire : « c’est trente années de monochrome, et d’une pensée unique locale. On voit des électeurs de gauche aller vers l’extrême-droite. On ne peut pas, à chaque fois, se faire peur. À eux de tirer les leçons. » Et le maire d’envisager l’avenir de Béthune avec le conseil général : « Je distingue le contexte des hommes. Alain Delannoy a toujours joué le jeu, il n’a pas été sectaire avec nous. Ce n’est pas un politicard dans le sens où il n’est pas sectaire. »

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