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Sans reprendre le titre des célèbres nouvelles de Sempé et Goscinny, il faut avouer que la réélection de notre Président sortant a du plomb dans l’aile…et la récréation à durée indéterminée semble promise pour mai prochain.

Il faut dire que notre Président a le don pour les ...formules et concepts qui déconcertent tout le monde, rappelons-nous ce discours annonçant la suppression de la taxe professionnelle et le monde des élus locaux est monté en ébullition une première fois.

Il a donc récidivé hier soir dans un quasi-monologue à la télévision, pour lequel nous pouvons revenir sur les propositions :

1/ Augmenter la surface constructible de 30 %, c’est tout simplement jeter aux orties 10 ans de difficiles accouchements dans la douleur des schémas de cohérence territoriale et de plan locaux d’urbanisme. Inutile de dire que toutes les négociations immobilières en cours sont ajournées, car un terrain de centre-ville valant 100 €/m² vaut beaucoup plus maintenant, les vendeurs ne sont pas dupes.

2/ Instaurer une TVA sociale est intéressant (elle frappe les importations)…sauf que (comme la Taxe Professionnelle ou la TVA réduite dans la restauration) le Medef doit encore être derrière ça car il est proposé par le gouvernement d’alléger les charges patronales. C’est en fait faire payer par les consommateurs un cadeau aux entreprises car c’est à supposer que les entreprises embauchent et ne gardent pas cet allègement dans leurs marges. Au lieu de cela, en compensation d’une TVA à 21,2 %, il serait plus judicieux de réduire la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité pour améliorer le pouvoir d’achat des plus bas revenus et le budget des mairies avec les cantines scolaires.

3/ Passons sur une banque de l’industrie (elle existe déjà), les accords de compétitivité (dans la moitié des cas ça a coûté à la collectivité pour une liquidation de l’activité au final), les « Lejaby qu’on ne va pas oublier » (qu’avait-il promis à Arcelor-Mittal de Gandrange en 2007 ou à SeaFrance plus près de nous ?).

4/ Un véritable calque du modèle socioéconomique allemand qui reste une énigme tant son engouement est grand, à croire que notre Président a oublié les fleurons de l’industrie française ou alors Angela a définitivement « terrassé la bête » à force de sommets européens qui ne servent à rien, chambres d’enregistrement des décisions de Berlin ! Il faut juste rappeler à notre Président sortant que le SMIC n’existe pas en Allemagne et que des salariés peuvent gagner en dessous du seuil de pauvreté en toute légalité, quant à la flexibilité du temps de travail inutile d’évoquer la question.

Saluons le courage sur la taxe sur les transactions financières, espérons que cela fasse des émules au moins au plan européen. Mais notre Président a été plus inspiré, notamment sur la politique étrangère (Libye, Syrie, mobilisation lors de la crise financière de 2008), à tel point qu’on se demande s’il a réellement envie d’être réélu. Quand François Mitterrand disait « qu’il faut laisser du temps au temps », cela signifiait que le mandat de Président de la République doit s’inscrire dans l’abstraction et non dans l’action…sinon, risque d’essoufflement !

Michel PIARD

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