5 M€, ça nous rappelle un discours lors du Conseil municipal
Centre hospitalier de Béthune-Beuvry: une aide de 5 M€ avant d’attaquer le retour à l’équilibre

 

 

Lors de la cérémonie des vœux au centre hospitalier de Béthune-Beuvry, Edmond Mackowiak, qui dirige l’établissement depuis septembre, n’y est pas allé par quatre chemins: la situation financière est préoccupante. L’année 2016 sera celle du lancement d’un plan de retour à l’équilibre, sur cinq ans.

Pour la première fois confronté à l’épreuve des vœux du centre hospitalier en sa qualité de directeur de l’établissement, Edmond Mackowiak, en poste à Béthune-Beuvry depuis septembre, n’a pas tourné autour du pot. Il a dépeint une situation financière « préoccupante », chiffres à l’appui : le déficit structurel annuel est de 3,6 M€, la dette cumulée s’établit à plus de 70 M€, sans compter « le délai de facturation de plus de 90 jours, la capacité d’autofinancement inexistante, la difficulté à rembourser nos emprunts et, à la fin, le risque de rupture de trésorerie élevé et inévitable. »

Bref, l’hôpital béthunois est malade, financièrement parlant. Les mots et les chiffres sont un électrochoc, mais le patron du CHB tient à les exposer pour mesurer le challenge à accomplir, « car le déni de réalité et le statu quo nous enlèveraient toute réelle perspective d’avenir. »

Or, ces perspectives existent, affirme Edmond Mackowiak, amenant dans sa besace de l’optimisme et un plan de redressement qui court sur cinq ans, de 2016 à 2020. Le plan en question s’appuiera sur un projet médical, intégrant le centre hospitalier de Béthune-Beuvry dans un futur groupement hospitalier de territoire, qui pourrait être l’un des premiers de France à l’horizon du 1er juillet 2016, incluant les hôpitaux de Lens (« le pivot du GHT »), La Bassée, Hénin-Beaumont, et donc Béthune-Beuvry. « Aujourd’hui, l’offre de soins s’organise non plus localement mais à un niveau territorial, surtout quand on sait qu’un nouvel hôpital flambant neuf va sortir de terre en 2020 à vingt minutes d’ici, à Lens. »

Pour le directeur, aucune menace ne pèse sur les services actuellement dispensés à Béthune. Pas de fermetures de lits au profit d’un autre établissement, ni de mobilité forcée de personnel. Pas de menaces non plus sur la maternité ou les urgences, par exemple. Il sera surtout question de renforcer les pôles de compétence respectifs, en mutualisant les moyens, notamment par le biais d’achats groupés. À Béthune, c’est le pôle de cancérologie qui fait figure de spécialité locale, et de référence dans l’Artois. C’est donc cette compétence-là qui pourrait être développée, quand le centre hospitalier de Lens travaillerait sur la cardiologie.

Autre volet du plan de redressement : le retour à l’équilibre budgétaire, qui passe par la gestion de la dette, la maîtrise de la masse salariale, pas de plan de licenciement. « Que des bonnes nouvelles», assure Edmond Mackowiak. Le plan de redressement dans son ensemble sera présenté « aux instances » en juin 2016. D’ici là, comme un signe encourageant, le centre hospitalier vient d’obtenir une aide de 5 M€ de l’Agence régionale de santé, qui permet de payer les primes de service et de réduire la dette aux fournisseurs, «sans avoir à choisir entre les deux. » Le bol d’air est là, mais pas suffisant en tout cas, à cet instant, pour envisager de nouveaux investissements lourds à Béthune.

PAR BENOÎT FAUCONNIER

 

Retour à l'accueil