La déchéance de nationalité française.

Jean-Pierre Chevènement : "Je me demande si beaucoup de ceux qui sont contre cette déchéance ne sont pas en fait d’abord hostiles à la nationalité française"

 

La France depuis les attentats de 2015 est entrée dans une période nouvelle de son histoire. Il est malheureusement prévisible que ces attentats se reproduisent. Ils vont mettre la France à rude épreuve. Notre pays, jusqu’à présent, a réagi avec sang-froid et dignité. Il a montré beaucoup de résilience. Nos concitoyens, dans l'épreuve, se sont regroupés autour de la France, de la République et de leurs symboles et nous avons évité jusqu’à présent le piège de l'escalade qui est naturellement le calcul de Daesh.

Je me demande si beaucoup de certains de ceux qui sont contre cette déchéance ne sont pas en fait d’abord hostiles à la nationalité française. Une certaine gauche social-libérale et européiste inscrit son action et son projet dans une perspective ouvertement post-nationale : la nation est pour elle chose dépassée depuis longtemps. Alors elle se retranche derrière la morale pour refuser une mesure encore une fois purement symbolique : un citoyen français doit respecter sa nationalité, avec ses droits mais aussi avec ses devoirs. Il n’y a pas de « Français de papiers ». Quand on est Français, on l’est pleinement.

Les Français veulent que ceux à ce qu’ils ont confié la responsabilité politique soient responsables et rendent des comptes en matière de politique économique et monétaire , de politique industrielle, de politique migratoire et bien sûr aussi de politique extérieure. Ils veulent reprendre en main les leviers de l’action politique. C’est pourquoi je me méfie beaucoup de ceux qui veulent démoniser la nation : ils veulent surtout entériner la fin de la démocratie.

Retour à l'accueil